Méthodes


Gender Mainstreaming

  • Qu’est-ce que le « gender mainstreaming » ?

Il s’agit d’une stratégie visant à intégrer les questions d’égalité dans tous les domaines, sphères et niveaux afin d’atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette méthode se fonde sur l’idée qu’il ne suffit pas d’« ajouter » un élément relatif au genre au cours de la mise en oeuvre d’un projet. Tous les programmes, politiques et budgets doivent tenir compte de leur impact sur les femmes et les hommes de leur mise en oeuvre jusqu’à leur évaluation.

  • Comment intégrer le gender mainstreaming dans mon autorité locale/régionale ?

Exemples d’actions :

  • Former régulièrement le personnel sur l’égalité des genres
  • S’assurer que les différents services de la collectivité comprennent bien ce que l’on attend d’eux et que les objectifs et actions en faveur de l’égalité des genres, s’intègrent dans leurs programmes existants
  • Prendre en considération le facteur de l’égalité femmes/hommes dans le contexte des marchés publics (par exemple cahiers des charges)
  • Dès le début du processus, mener une évaluation de l’impact potentiel sur les femmes et les hommes de toutes propositions significatives, de mesures et procédures nouvelles ou redéfinies, de projets importants et d’allocation des ressources
  • Analyser les budgets par genre au moins pour chaque priorité majeure et pour chaque nouveau budget annuel
  • Collecter les informations concernant chacune des principales priorités en les ventilant par genre (par exemple qui utilise des services, qui répond aux consultations, qui est employé pour quel poste, etc.)

Gender Budgeting

  • Qu’est-ce que le « gender budgeting » ?

La définition acceptée du Conseil de l’Europe est la suivante : « L’intégration d’une perspective de genre dans le processus budgétaire est une application de l’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le processus budgétaire. Cela implique une évaluation dans une perspective de genre des budgets existants à tous les niveaux du processus budgétaire, ainsi qu’une restructuration des recettes et des dépenses afin de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes. »

Cette démarche est une étape essentielle pour s’assurer que les objectifs de votre autorité locale/régionale de parvenir à l’égalité femmes/hommes se sont reflétés dans les décisions budgétaires.

En d’autres termes, cette méthode consiste à :

  1. Analyser la manière dont sont utilisées les ressources publiques en termes d’égalité femmes/hommes, en se concentrant sur la répartition des ressources
  2. Evaluer l’impact de la répartition inégale des fonds publics entre les femmes et les hommes
  3. Restructurer le budget en déterminant comment distribuer les ressources de manière plus égalitaire.
  • Comment procéder ?

Il existe deux méthodes pour analyser la répartition des ressources publiques entre les femmes et les hommes et contrôler s’ils répondent aux besoins des femmes et des hommes :

  1. Identifier les budgets spécifiques pour des projets planifiés dans le domaine de l’égalité femmes/hommes
  2. Ré-étudier les budgets existants dans une perspective du genre, et les budgets qui pourraient avoir un impact sur l’égalité femmes/hommes.

Statistiques de genre

  • Que sont les « statistiques de genre » ou « statistiques ventilées par sexe » ?

Les statistiques de genre donnent des informations sur l’(in)égalité femmes/hommes dans toutes les sphères de la société. Elles recoupent les domaines traditionnels de la statistique pour identifier, produire et diffuser les statistiques qui reflètent la réalité de la vie des hommes et des femmes et les questions politiques se rapportant au genre.

  • Quel est l’intérêt de cette méthode ?

Les statistiques de genre sont nécessaires pour :

  1. Sensibiliser le public sur les conditions de vie réelles des hommes et des femmes
  2. Fournir une source d’informations efficace pour évaluer l’impact des politiques gouvernementales sur la vie des femmes et des hommes
  3. Fournir aux décideurs des informations de base suffisantes pour remanier de façon positive les politiques réelles qui affectent différemment les hommes et les femmes.

La méthode des 3R

  • Qu’est-ce que la méthode des 3R ?

La méthode des 3R a été conçue en Suède à la fin des années 1990 dans le but d’aider à mettre en place le gender mainstreaming dans les municipalités. Il s’agit d’analyser une activité sur la base des « 3 R » : Représentation, Ressources et « Realia ».

Les deux premiers R consistent à recueillir des statistiques nécessaires pour compléter l’analyse et qui serviront de base de discussion sur la réalisation du troisième R.

  • Représentation : analyser la répartition entre les sexes à tous les niveaux de l’activité et dans tous les processus de prise de décision, y compris lors de l’étude des statistiques sur la représentation des femmes et des hommes à tous les niveaux
  • Ressources : analyser la répartition des ressources de l’activité entre les femmes et les hommes, et comment ceux-ci les utilisent
  • « Realia » : réfléchir sur les raisons pour lesquelles la représentation et la répartition des ressources se sont achevées de cette manière, en gardant en tête la conclusion de la phase 1 et de la phase 2.

Ce type d’étude permet de constater la division des pouvoirs entre les femmes et les hommes et comment le genre affecte le caractère et l’organisation d’une activité.

En dispensant des informations sur les inégalités existantes, cette méthode aide à concrétiser et structurer le travail de gender mainstreaming et donne un cadre analytique général pour démarrer un processus de gender mainstreaming.

  • Exemple d’analyse complète de la méthode des 3R du projet suédois Jämkom

Il s’agit d’une analyse des choix de programmes d’études de jeunes garçons et filles.

Dans la première partie de l’analyse (Représentation), il apparaît sans surprise que les garçons choisissent principalement les sujets techniques alors que les filles sont majoritaires dans les programmes d’études ayant trait aux programmes commerciaux et administratifs.

Dans la seconde partie (Ressources), la répartition des coûts a été analysée, et il est démontré que les programmes d’études préférés par les garçons coûtent entre 81 000 et 114 000 SEK (soit entre 9 300 et 13 100 €). Les programmes choisis par les filles coûtent entre 48 000 et 67 000 SEK (soit entre 5 500 et 7 700 €). Cela démontre que des ressources beaucoup plus importantes ont été utilisées pour les garçons.

Cette constatation conduit à discuter pourquoi les programmes d’études privilégiés par les garçons sont plus onéreux que ceux choisis par les filles. La réponse immédiate est que les équipements techniques nécessaires à l’éducation des garçons sont plus chers.

Mais cela ne semble pas être la seule différence. Par exemple, les ordinateurs sont nécessaires pour la majorité des études, mais une différence apparaît sur ce point sur la manière dont les ressources sont réparties. Ce sont de nouveau les filles qui sont traitées inégalement. L’analyse a donné lieu à une réflexion sur les raisons pour lesquelles les programmes d’études choisis par les garçons bénéficient de plus de ressources, et à partir de là comment cette habitude peut être changée.


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