L’Europe doit se mobiliser pour atteindre la parité politique dans nos territoires
L’Union européenne doit prendre des mesures plus audacieuses pour promouvoir l’égalité femme-homme en politique, particulièrement aux niveaux local et régional. Parmi les mesures qui pourraient être efficaces : une meilleure collecte de données sur ce sujet, le financement d’initiatives soutenant l’émergence de femme élues ou encore la répression du harcèlement en ligne.
C’est ce qui ressort de notre session en ligne du jeudi 15 octobre coorganisée avec le Comité des Régions, « Vers la parité femme-homme en politique », dans le cadre de la Semaine européenne des régions et des villes (SERV). Plus de 60 participants, dont des maires, des dirigeants régionaux, des responsables européens et de jeunes élus, étaient présents pour partager leurs expériences et idées sur cette thématique.
Emil Broberg, conseiller de la région d’Östergötland (Suède) et porte-parole du CCRE pour l’égalité des sexes, a présenté les derniers chiffres sur la représentation des femmes aux niveaux local et régional. Il a notamment incité les instances européennes à collecter les données de manière systématique. « Sans données, nous nous contentons de tâtonner dans le noir. »
M. Broberg a souligné les trop lents progrès en matière de représentation des femmes en politique et a appelé à prendre des mesures plus audacieuses. « Comme nous le voyons avec le nouveau gouvernement belge, qui compte 10 hommes et 10 femmes, la parité est bien possible », a-t-il declaré. « Mais une action plus vigoureuse est nécessaire à ce stade pour éviter les régressions et atteindre la parité en politique d’ici 2030. »
Le Comité des Régions appelle à l’égalité dans la prise de décision
La session coïncide avec l’adoption récente de la position du Comité des Régions sur comment promouvoir l’égalité femme-homme en Europe. Le CCRE a largement contribué à cette position, notamment sur deux points.
Premièrement, nous estimons que la Commission européenne doit encourager les gouvernements nationaux à organiser et à soutenir des initiatives visant à renforcer la position des femmes lors des élections locales et régionales. De telles mesures sont nécessaires pour contrecarrer la discrimination ainsi que d’autres obstacles, tels que les stéréotypes et les normes culturelles dévalorisant le pouvoir féminin. Deuxièmement, nous devons lutter contre l’intimidation, le harcèlement en ligne et d’autres formes de violence faite aux femmes élues.
Concepción Andreu Rodríguez, rapporteur pour l’opinion du Comité des Régions et présidente du gouvernement régional de La Rioja (Espagne), a rappelé les effets bénéfiques de la parité dans les instances dirigeantes. Elle a également souligné la nécessité pour tous les décideurs publics et tous les acteurs de la société civile de devenir coresponsables pour la réalisation de l’égalité des sexes.
« Il faut que les différents acteurs de la gouvernance à tous les niveaux intègrent plus de femmes, quel que soit leur âge, dans les organes de décision », a déclaré Concepción Andreu Rodríguez. Sans cette mobilisation massive, nous estimons qu’il faudrait près d’un siècle encore pour que la parité soit atteinte en politique et dans le secteur économique.
La stratégie européenne pour l’égalité femme-homme doit encore passer par les mains des députés européens. Le Conseil de l’UE devrait arrêter sa position sur ce sujet en décembre. De nombreuses questions concernant la réalisation de la stratégie restent en suspens, notamment quels programmes européens financeront les activités liées à la stratégie.
Vers la parité au sein du CCRE
Le CCRE a quant à lui réalisé des progrès vers la parité au sein de ses instances dirigeantes. La nouvelle présidence, qui a pris ses fonctions en janvier 2020, est composée de 10 hommes et 10 femmes. En outre, 46 % des membres du Comité directeur sont des femmes. En 2021, nous prévoyons également de réaliser une enquête sur l’équilibre femme-homme au sein des instances de décision de nos associations membres